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Le Pérou - À la rencontre des civilisations précolombiennes

6 juin 2017


La frontière est passée sans problème. Un nouveau tampon s’ajoute à notre collection, cette fois-ci il est rose, une première ! A côté le garde-frontière écrit « 90 jours », en effet chaque Français à droit de rester 3 mois sur le territoire … Sauf Alex qui se fait tamponner 60 jours ! Allez savoir pourquoi ? Ah ah. De toute façon nous ne comptons pas rester si longtemps au Pérou.

Nous remontons dans le bus direction Puno, la principale ville située sur le bord du lac Titicaca, côté Péruvien. En longeant le lac, on observe tout un tas de cultures. Grâce au lac la terre est très fertile. Pour le Pérou et la Bolivie la région du lac Titicaca est un véritable grenier. On croise aussi de nombreux troupeaux de moutons, lamas ou bovins mais aussi tout un tas d’élevages de truites. On remarque également de nombreux déchets qui longent la route, plus qu’en Bolivie. Cela nous paraît étrange puisque le Pérou est un pays plus moderne que son voisin. On s’attendait donc à une meilleure gestion des déchets. Finalement ce n’est pas vraiment le cas…

Nous arrivons en fin d’après-midi à Puno et trouvons rapidement une guest-house. En se baladant dans la rue, on remarque que les Péruviens ressemblent beaucoup aux Boliviens, même s’ils ont tendance à avoir le visage plus fin.

Puno est le départ pour de nombreuses expéditions vers les îles du lac. De nombreux tour-opérateurs proposent de vous emmener sur les îles, les visiter, dormir chez l’habitant et tout le toin-toin. Pour notre part nous souhaitons être un peu plus tranquille en nous débrouillant nous même pour trouver notre coin de paradis. Ce lieu s’appelle Llachon, un petit village situé sur le bord du lac au bout d’une péninsule. Moins connu du grand public, les villageois pratiquent du tourisme communautaire, quelques familles d’agriculteurs ou de pêcheurs accueillent sous leur toit, vous offrent un repas typique et peuvent vous inviter à participer à quelques tâches comme nourrir les truites, participer à l’agriculture, …

Avant cela nous souhaitons allez sur les îles Uros qui sont des îles flottantes habitées par le peuple ancestral qui porte le même nom. Nous prenons un tour très touristique qui nous emmène en bateau vers une des nombreuses communautés que forment les îles Uros. Nous sommes accueillis par la matriarche qui parle son dialecte, l'Uruquilla, le guide nous traduit tout en Espagnol et en Anglais. Elle nous montre alors comment l'île est construite afin de la faire flotter. Ils utilisent tout d’abord les rhizomes (racines) de roseaux qu’ils découpent en bloc, ces blocs sont ensuite assemblés à l’aide de cordes et de petits pieux en bois plantés dans ces mêmes blocs. Ils ajoutent ensuite les tiges et feuilles de roseaux pour créer un plancher très mou. Chaque semaine ils ajoutent une couche pour consolider le tout. Quand on marche on sent bien le mouvement de l’eau sous nos pieds, c’est drôle. Elle nous raconte aussi comment ils fabriquent leur bateau, toujours avec le même matériau que pour l'île. Après cela nous sommes séparés en petit groupe et pris en charge par une personne de la communauté afin d’échanger dans sa maison, la finalité de la manœuvre est de nous vendre un des nombreux objets fabriqués par les familles. Sur ces îles, les habitants ne vivent que de la pêche, la chasse aux oiseaux du lac et surtout du tourisme. Malheureusement pour eux rien ne nous intéresse, pas même le tour dans leur magnifique bateau. Cette embarcation atypique est poussée par un autre bateau à moteur durant une balade de 5 minutes. Rien de très fou. Avant de rentrer à Puno nous passons par l'île principale où nous pouvons obtenir un tampon « Ile d'Uros - Lac Titicaca » sur notre passeport.

Allez. Pourquoi pas !

Fameux bateau Uros

Notre avis sur ces îles est un peu mitigé. Leur ancien mode de vie a été remplacé et ils dépendent essentiellement du tourisme aujourd'hui. Hélas le tourisme est à double tranchant il peut rendre riche puis pauvre ensuite (et pas forcément qu’en terme d’argent). Comment peuvent vivre ces familles si elles tombent sur des touristes comme nous qui n’achètent pas leur artisanat ou leur tour en bateau ? « C’est pour aider les familles » nous dit notre guide en nous proposant le tour en bateau. Veulent-ils faire naître un sentiment de culpabilité chez les visiteurs afin de les forcer à faire ou acheter quelques choses dont ils n’ont pas envie ? Le tourisme de masse est parfois quelque chose de malsain … Ce n’est pas la première fois en un an que nous nous retrouvons dans ce genre de situation. Souvent nous nous sommes demandé si ce que nous faisions était réellement bien pour les populations locales ou l’environnement. Notre soif de découverte n’est-elle pas quelquefois, néfaste ? Ne vaudrait-il pas mieux réfléchir aux conséquences avant ?

Nous apprendrons par la suite qu’en fait les Uros se sont éteints complètement, dans les années 1950, abandonnant leur terre de roseaux aux autochtones Aymaras de Puno. Ces derniers occupent donc les îles flottantes à des fins touristiques mais en y perpétuant les traditions Uros.

Le Lac Titicaca

Quoi qu’il en soit nous retournons à Puno et quittons la ville le lendemain pour la péninsule de Capachica. Pour quelques soles échangés (un euro vaut environ 3,7 soles) nous prenons deux bus collectivos (des mini-van). L’ambiance à l’intérieur est géniale ! Il n’y a que des locaux et nous sommes 20 personnes pour environ 14 places assises. Pas des plus confortable … Ah ah ! On n’y est habitué maintenant. Nous voilà à Llachon en fin de matinée. Le village est paisible, pas un bruit, seulement le vent qui vient du lac mais aussi le bêlement des moutons et des ânes. Aucun touriste à l’horizon. Nous nous mettons à la recherche d’un hôte pour la nuit. En descendant vers le lac, nous tombons sur l’hébergement de Nathalio. Une petite vieille vient nous ouvrir, elle a l’air très âgée, proche de 100 ans peut-être, elle est courbée en deux, le visage couvert de ride et ne parle que Quechua. On arrive pas du tout à communiquer mais nous comprenons que Nathalio n’est pas là. Bon on le verra plus tard. On dépose tout de même nos sacs et partons à la découverte du village. Il n’y a pas grand-chose dans le centre hormis l’église et quelques superettes à l’ancienne. Tous les villageois sans exception nous saluent ! Ils sont vraiment plus polis que les Boliviens ! Sur la place principale, environ 15 personnes jouent au volley-ball, voir des femmes jouer en tenue traditionnelle ce n’est pas commode et puis elles y vont hein ! Elles ont moins peur de la balle que nous et nous flanqueraient certainement une branlée monumentale.

Dans un shop nous achetons quelques bières, des Cusquena Trigo que nous dégusterons le soir au bord du lac. Avant cela nous recroisons Nathalio qui revient des champs, nous négocions la chambre à 40 soles (environ 10 euros) chacun avec petit déjeuner et dîner compris. Ah mon dieu quel repas ! Nous nous sommes tout simplement régalés tout le long du séjour.











A part cela, que faire à Llachon ? Pas grand-chose à part profiter de la vie paisible du lieu ! Bon vous pouvez quand même vous balader autour de la ville jusqu’à des points de vue sur le lac qui valent le coup d’œil ! Etrangement, ce lieu nous aura chacun pris aux tripes, on n’est pas spécialement proche entre nous et préférons gambader autour du lac comme bon nous semble. Un moment apaisant et de remise en question sur notre personne.

Nous voulions également aider Nathalio dans ses tâches d’agriculture. Mais à vrai dire il n’y avait pas grand-chose à faire à part ramasser les patates du jardin. Motivés comme jamais, on demande si Nathalio n’a pas des amis qui ont besoin de coup de main dans l’agriculture, la construction ou n’importe quel domaine mais celui-ci ne semble pas vraiment comprendre notre demande. Bon on abandonne, nous passerons deux nuits à Llachon avant de repartir vers de nouvelles contrées.

Ramassage des patates
 

La suite du programme est simple : direction Cusco une des plus belles villes du Pérou, c’est aussi une des villes phare si vous voulez visiter des ruines inca. En effet il y en a partout autour car Cuzco était la capitale de l’empire ! Notamment le fameux Machu Picchu ! Nous visiterons la ville pendant une journée, les bâtiments coloniaux sont vraiment impressionnants et les balcons typiquement espagnols sont omniprésents sur les soubassements en pierre d’origine Inca. Cela donne un charme fou à la ville. Il y a aussi plusieurs bâtiments religieux, des cathédrales, des églises, certaines sont même construites sur d’anciens bâtiments Inca. Tout cela fait de cette ville l’une des plus belles que nous ayons pu voir en parcourant le monde !


En plus de cela on y trouve des restaurants d’une incroyable qualité. Un midi nous mangeons au Organika ce restaurant propose que des produits bio en provenance de la vallée de l’inca (la vallée autour de Cuzco). Cela se sent ! Nous avons simplement dégusté une salade et on sent la qualité et la fraîcheur des aliments. Sans parler des limonades à la menthe d’un goût remarquable ! Nous avons également dîné deux fois au Grenn Point, un restaurant végétarien très réputé dans la ville. Ah vous auriez vu la “parera de légumes” qu’ils nous ont servi… ou encore le burger de quinoa avec des frites de patates douce ! Mmmm rien que d’y repenser on salive ! Certes la note est un peu salée mais vu la qualité de la cuisine on ferme les yeux dessus. Ce n’est pas tous les jours qu’on se fait plaisir (surtout en Amérique du Sud en tant que végétarien). Il aura même fallu faire la queue pour avoir une table !

Une grande attraction que nous voulions absolument faire autour du Cuzco est le trek des Rainbows Moutains (les montagnes arc-en-ciel). Accessible au public seulement depuis quelques années, ces montagnes restent difficiles d’accès. Il est donc compliqué d’y aller sans passer par une agence qui se charge du transport. Nous nous mettrons vite à l’œuvre afin de dénicher l’agence avec le prix le plus bas. Après avoir consulté plusieurs d’entre-elles, nous négocions à 60 soles avec l’entrée alors que la plupart propose à 70 sans l’entrée de 10 soles. L’affaire conclue, nous partons le lendemain matin vers 4h dans un minibus. Après 3 heures de routes sinueuses, passant au bord d’un magnifique précipice qui, il faut le dire nous a fait un peu flipper, nous y voilà. On mange le petit dej’, on refait un peu de route et nous commençons l’ascension. Environ 2h sont nécessaire pour accéder au point de vue sur les montagnes à environ 5 000 mètres d’altitude ! Ah oui quand même ! Les effets de l’altitude sont là, heureusement nous y sommes plutôt bien habitués avec l’ascension du Huayna Potosi (6080m) une semaine avant en Bolivie. Cela n’est pas le cas de tout le monde et certains craquent en louant le service d’une mule. Arrivés là-haut le spectacle est juste à tomber par terre, des bandes de sédiments de couleurs différentes se succèdent par couche formant un magnifique panorama. On comprend pourquoi elles portent leur nom de montagne arc-en-ciel. Il y a foule et au bout de quelques minutes nous entamons la descente, nous prenons notre temps et malgré cela nous arrivons avant les autres au parking du bas. Parfait pour faire une petite sieste car le réveil était rude ce matin ! Après un bon repas c’est reparti pour 3 heures de route. Il fait déjà noir quand nous rentrons à la guest house. Bien fatigués.

Une autre visite à ne pas manquer est celle du musée du chocolat. Un guide vous prend en charge et vous explique comment de la fève de cacao, on arrive aux différents chocolats créés. Beaucoup de chocolats sont produits en Amérique du Sud et notamment au Pérou, la plupart étant exportée en Europe. Le meilleur reste la dégustation. Au programme : chocolat noir, blanc, au lait, à la coca ou encore au piment. Puis vient celle des ligueurs aux goûts incroyables : banane, gingembre, piment, café, fruit de la passion, … Nous avons presque tout gouté ! A la fin vous avez le droit à un chocolat chaud, hi hi. Tout cela est complètement gratuit ! Une pause sucrée savoureuse …

Un midi nous passons par une des nombreuses places que possède la ville et tombons sur des stands proposant tout un tas de spécialités culinaires Péruviennes. D’ailleurs leur gastronomie est très réputée car elle serait l’une des plus diversifiée au monde. De nombreux aliments ramenés en Europe par les Espagnols sont aujourd'hui encore la base alimentaire du peuple. Le meilleur exemple est la pomme de terre avec plus de 2500 espèces différentes ou encore le maïs avec 35 espèces, la tomate, le piment, le fruit de la passion, …Tous ces aliments sont originaires du Pérou. Une spécialité d’ici est le cochon d’Inde rôti appelé le « Cuy » (prononcé « couille ») ! C’est en remarquant des élevages que nous avons fait le rapprochement avec les gros rats cuits qu’on voyait sur les étals ah ah. Maintenant vous saurez quoi faire de votre animal de compagnie à sa mort… Sinon ils cuisinent énormément de poisson, apparemment il y aurait plus de 2000 espèces marines et de rivières sur le territoire mais aussi de la viande d’alpaga ou de lama. De quoi vous régaler. Pour notre part nous nous sommes contentés des légumes et des féculents dont on ne connaît pas forcément les noms.


A part cela, Cuzco se trouve au cœur de la vallée sacrée des Incas, dont les terres fertiles permettaient d’alimenter une bonne partie de l’empire.

Laissez-nous vous éclairer un peu plus sur cet incroyable empire que fut celui des Incas. Leur civilisation a pris naissance au début du XIIIe siècle dans le bassin de Cuzco et s’est développée ensuite le long de l'océan Pacifique et de la cordillère des Andes couvrant la partie Ouest de l’Amérique du Sud. À son apogée, l’empire s'étendait de la Colombie jusqu'à l’Argentine et au Chili, par-delà l'Équateur, le Pérou et la Bolivie. Ce qui est plutôt gigantesque !!! Hélas en 1532, un conquistador Espagnol du nom de Francisco Pizarro a débarqué avec seulement 180 hommes et a commencé la conquête de l’empire Inca. Possédant un armement (fusils, armures, canons, chevaux) et une stratégie militaire supérieure aux incas, il utilisa avec habileté la diplomatie pour soulever contre l'empire, des tribus locales. Et enfin étant pris pour des dieux à cause de prophétie, ils n’eurent aucun mal à soumettre rapidement tout l’empire. Ils capturèrent avec ruse l’empereur Atahualpa lors de la bataille de Cajamarca mettant en déroute l’armée Incas composée de plusieurs dizaines de milliers d’hommes. Malgré le don de 6 tonnes d’or en échange de sa libération, Pizarro exécuta l’empereur. La population de l'empire inca, estimée entre 12 et 15 millions de personnes avant la conquête, sera d'environ 600 000 un siècle plus tard à cause des massacres et des maladies qu’apportèrent les Espagnols avec eux. Un génocide …

Outre cela, les Incas étaient appelés les maîtres bâtisseurs grâce à leurs imposants bâtiments en pierres taillées mais aussi à leur complexe réseau de routes qui parcourait tout l’empire. De nombreux vestiges de ces routes appelés aujourd’hui « chemins des incas » sont encore accessibles. Le matériau principal était la pierre mais ils n'utilisaient pas de mortier pour les joindre entre elles. De grandes pierres polygonales étaient alors sculptées, s'emboîtant parfaitement les unes dans les autres sans laisser le moindre espace vide. Autour de Cuzco on peut visiter la forteresse de Sacsayhuamán ou encore les villes de Pissac ou d'Ollantaytambo et surtout le Machu Picchu, d’excellents exemples de l’architecture Inca.

Les Incas sont aussi connus pour leurs adorations des dieux du soleil, de la lune, de la Pachamama (terre mère) à qui ils faisaient de nombreux sacrifices … parfois humains. Ces pratiques ont beaucoup choqué les conquistadors qui n’ont pas hésité à les convertir au christianisme par la suite, quitte à détruire tous les temples païens et reconstruire des églises par-dessus.

En matière d’agriculture, les Incas avaient mis en place une culture en terrasse puisqu’ils vivaient majoritairement dans les Andes. En nous baladant au Pérou et en Bolivie, on remarquera des terrasses partout, notamment autour du lac Titicaca. Celles-ci sont toujours utilisées par les paysans d’aujourd’hui. Outre la pomme de terre et le maïs, le quinoa est largement cultivé car cette plante qui pousse jusqu’à une altitude de 4000 mètres.

Cette civilisation est passionnante, elle a régné moins de 200 ans. Qui sait ce qui aurait pu arriver si les Espagnols n’étaient pas venus ?

Un soir, alors que nous dégustons quelques bières depuis un balcon autour de la place centrale de Cusco, un grand défilé a lieu. Le soleil se couche petit à petit, quand la musique des orchestres retentit et les danseurs s’avancent dans des tenues incroyables ! Les compagnies se suivent avec des danses traditionnelles et des costumes différents. Nous restons des heures à admirer ce spectacle. Voir tous ces jeunes qui perpétuent les traditions nous fait chaud au cœur ! Tous les jours au détour d’un coin de rue nous tombons sur des jeunes qui répètent. Il y a vraiment une bonne ambiance générale ici, on pourrait y rester des semaines !

 

Pour notre part nous quittons Cuzco un matin pour partir à la découverte d’une des sept nouvelles merveilles du monde : le Machu Picchu. L’endroit est très isolé dans les montagnes et si rendre n’est pas chose facile. Plusieurs solutions s’offrent à nous. La première est de prendre un train à Ollantaytambo (une ville non loin de Cuzco) qui se rend directement jusqu’à Aguas Calientes, le village du Machu Picchu. C’est la solution la plus simple mais le billet coûte affreusement cher, 120 $ aller-retour en basse saison. Il existe trois compagnies privées qui exploitent cette ligne et on peut vous dire qu’elles en profitent, une vraie mine d’or !

La seconde solution est d’emprunter un des nombreux treks de l’inca mais il faut pour cela passer par une agence qui fournit guide, nourriture et tout cela et là aussi le prix refroidit direct.

Pour l’Inca Trail (le plus cher des treks), de 250 à 400 $ (le Jungle Trail est plus économique : moins de 200 $). Il dure entre 2 et 4 jours. Le trek est soumis à un quota, c’est pour cela que la place coûte chère. En plus du prix, le trek a mauvaise réputation. Certains disent que c‘est devenu une promenade trop populaire qui attire une véritable masse de touristes. Selon certains, nous sommes bien loin des représentations de trek-pèlerinage, empreint de respect pour la nature et les mystères qui entourent encore la civilisation inca : ce n’est pas la tranquillité d’un petit chemin dans les montagnes qui attend les marcheurs, mais bien les aléas d’une vie de groupe. Ainsi, si vous tombez sur des touristes qui veulent boire toute la nuit et faire du bruit (et c’est malheureusement la réputation actuelle des touristes du trek), vous devrez les supporter tout le long du trajet…

La dernière solution est de loin la plus économique mais aussi la plus compliquée. Tout faire par soi-même en minibus. Nous partons vers 9h de Cuzco dans un minibus direction Santa Rosa, la route est magnifique car nous passons par la vallée de l’inca et nous croisons des ruines tout azimut. Notre véhicule passe un col qui culmine à plus de 4000 mètres d’altitude pour entamer une descente vertigineuse. Plus de 2000 mètres de dénivelé, pas étonnant que nous croisons de nombreux touristes en VTT qui prennent les virages à toute allure. Arrivés à Santa Rosa, après 7 heures de trajet, il faut changer de minivan pour se rendre à Santa Teresa. Cette fois nous sommes sur une route en terre à flanc de montagnes. Comment peut-on imaginer qu’une route si touristique, empruntée tous les jours par des milliers de personnes est en fait une route étroite au milieu de la montagne, avec le ravin d’un côté et la forêt de l’autre, traversée par moment par des cours d’eau et des éboulements ? Ah ah. Une bonne heure plus tard nous voilà à Santa Teresa, de là notre chauffeur nous emmène jusqu’à une station de train nommée Hydroelectrica. D’ici, soit on emprunte le train qui mène jusqu’à Aguas Calientes ou on marche à côté des rails pendant environ 2h. Nous choisissons la dernière solution. Il est 17 h heures et il va faire bientôt nuit, tant pis nous finirons de nuit. Avec nos gros sacs sur le dos, on transpire à grosses gouttes et nous arrivons enfin jusqu’au village du Machu Picchu vers 19h.

Petite dédicace et remerciement à Clément qui n’a pas hésité à porter « le sac à dos photo » d’Alex, qui en chiait sa ra** !! Quelle journée, 10 heures de trajet mais cela ne nous aura coûté qu’environ 40 soles soit 11 euros. Une grosse économie d’argent, ce qui tombe bien quand on voit le prix de l’entrée de Machu Picchu qui vaut 150 soles (40 euros) … Pas donné hein ?

On nous a prévenu qu’il valait mieux réserver les hébergements à l’avance pour Aguas Calientes car les logements économiques sont pris d’assaut par les hordes de backpacker. Là aussi le prix d’une chambre est bien plus élevé que dans le reste du Pérou. Nous arrivons en nage à notre hôtel en rêvant d’une bonne douche ! Notre hôte est amusé en nous voyant et alors que nous devions dormir dans un dortoir de 8 lits, il nous place dans une chambre rien que pour nous. Vraiment sympathique ! Ou alors il s’est dit que notre odeur aurait pu choquer les autres voyageurs ah ah.

Du coup, vu notre état de fatigue nous repoussons la visite du Machu Picchu au surlendemain. La ville d'Aguas Calientes est ce genre de ville qui vit à 100% grâce tourisme et ils en voient passer car le quota de visiteurs est de 2000 personnes par jour sur le site. A part des hôtels et des restaurants et un grand marché de babioles, il n’y a pas grand-chose. Ah si… La ville ne porte pas son nom pour rien car on y trouve des sources d’eau chaude. Il n’en fallait pas plus pour se jeter sur l’occasion ! Le prix d’entrée reste élevé (20 soles) mais la détente est garantie. Bien que nous ayant largement vu mieux.

Avant cela nous prenons nos billets pour les ruines. Heureusement que nous sommes en basse saison car sinon il faudrait réserver plusieurs jours voir des semaines en avance en pleine saison.

Ce qui est marrant ici c’est qu’il y a une centaine de restaurants et ils proposent tous quasiment les mêmes plats et au même prix. Pour un menu avec entrée, plat, dessert ou boisson comptez 15 soles. D’ailleurs ça fait plaisir de retrouver ce système d’entrée, plat, dessert comme en France.

Bon quoi qu’il en soit nous sommes surtout là pour visiter le Machu Picchu ! Le site ouvre à 6h et il se trouve sur un col à environ 400 mètres au-dessus de la ville. Une route a été construite et des bus font le trajet mais encore une fois à un prix énorme !!! 25 euros aller-retour pour 20 minutes de route, c’est juste du vol. Heureusement, on peut y aller à pied en empruntant des marches.

Levés à 4h du matin, nous nous dirigeons vers l’entrée du site. Une rivière nous barre le passage, il faut donc attendre l’ouverture du pont à 5h pour entamer la montée. Nous faisons la queue et déjà une centaine de personnes est devant nous. A 5 heures pile, le pont ouvre et un garde check nos billets d’entrée et nos passeports. Vers 5h20 nous traversons le pont et nous lançons à l’assaut des escaliers de pierre. Nous sommes très nombreux et nous doublons des dizaines de personnes ! On galope ! Quarante minutes plus tard soit à 6 heures, nous sommes enfin en haut ! Nous avons été plutôt rapide car on nous parlait entre 1h et 1h30 de trajet. Malheureusement des touristes venus par bus sont déjà là. Nous sommes en sueur mais sommes impatients de découvrir les ruines. A cette heure il n’y a pas encore grand monde à l’intérieur et c’est plus agréable. Mais une épaisse brume nous empêche de voir à plus de 5 mètres autour du nous. Dommage …

Nous prenons notre mal en patience en s’asseyant dans l’herbe. On se repose de la montée physique de ce matin. L’attente est longue car le brouillard ne se lève pas. On part alors marcher vers un lieu se nommant le pont de l’inca, une route à flanc de montagne nous mène jusqu'à un vieux pont fabriqué par les Incas. Nous retournons sur nos pas ensuite et patientons de nouveau … Vers 9 heures, le brouillard désépaissi et nous parvenons à apercevoir les montagnes vertigineuses autour du nous.

Petit à petit nous apercevons les premières maisons en ruines au loin. Puis le site apparaît finalement tout entier face à nous ! C’est magnifique ! Le cadre est juste incroyable, la ville a vraiment été battit dans un lieu atypique. Tout est vraiment bien conservé, l’herbe est verte, le soleil tape. On ne peut pas rêver meilleur panorama ! Ah, quelle émotion de découvrir un tel joyau de l’humanité.

Abandonnée durant la colonisation Espagnole, elle fut oubliée pendant des siècles avant d'être découverte par l'archéologue américain Hiram Bingham en 1911. Cette cité est un véritable bijou architectural Inca. Nous entamons alors une petite balade parmi les ruines après avoir profité de la vue globale du site qui est déjà archi bondé. Au détour d’une construction, nous tombons nez à nez avec des lamas. Sûrement les lamas les plus célèbres du monde ! Ah ah. Habitués à l’homme, nous pouvons alors faire de splendides selfies avec eux. C’est d’ailleurs un défi que nous avait demandé Mathieu ! Voilà qui est fait, et c’était plutôt drôle !!


Avant de quitter le site, nous voulons prendre de la hauteur alors nous prenons le chemin de « La puerta del sol » (la porte du soleil). Au bout de 30 minutes de grimpette, sur une ancienne route Inca au bord de la montagne, nous atterrissons devant la fameuse porte du soleil d’où on peut observer le Machu Picchu sous un autre angle. Tout est parfait mais nos ventres commencent à crier famine, il nous faut rentrer à contrecœur. Notre regard a du mal à décrocher de ce cadre magnifique ! Au total nous sommes restés 6 heures à visiter. Rapidement nous redescendons le chemin pris tôt ce matin et rentrons à l’hôtel. Nous repartons le lendemain matin à la fraîche le long des rails puis reprenons un minibus qui nous ramène directement à Cuzco.

Nous ne nous y attardons pas longtemps car nous devons nous rendre à Arequipa dans le Sud du pays. Après une dizaine d’heures de trajet dans un bus de nuit, nous arrivons à la ville blanche à 6 heures du matin.

 

Nous sommes surtout venus dans la région d’Arequipa afin d’aller au Canyon de Colca situé à quelques heures au Nord de la ville. Ce Canyon est le second plus profond du monde ! Environ 3400 mètres. Il est dépassé par un canyon voisin, le canyon de Cotahuasi. Nous grimpons alors direct dans un minivan qui nous y amène. Sur le chemin nous parcourons une région de plaines très sèches, seulement habitée par des vicunas sauvages (cousins des lamas). Nous passons près du volcan Tchachani (6000m) et du Misti (5500m), ce dernier est toujours en activité. Au loin on voit d’autres montagnes très hautes dont une qui fume ! Nous atteignons l’altitude de 5000m puis commençons à descendre dans la Canyon à la ville de Chivay. De là, nous devons attendre quelques heures afin de prendre un nouveau bus qui nous emmènera à Cabanaconde, ville réputée pour être le départ de nombreux treks dans le canyon. Il est 17 h quand nous arrivons et trouvons une chambre dans le seul hôtel de la ville qui a la wifi ! Le propriétaire veut absolument que nous payons maintenant, c’est alors que nous remarquons que nous n’avons plus beaucoup d’argent sur nous. « Il y a un distributeur de billet ici ? ». « Non » nous répond-il, « Pas de banque ici, il n’y en a qu’à Chivay ! Vous devez y retourner ». Oh la blague ! C’est à 2h30 de route ! Les cons … En plus de cela, il n’y a plus de bus aujourd’hui, le prochain est demain matin à 9 h. Pffff !!!

Bon nous n’avons guère le choix, il faut y retourner. Heureusement il nous reste assez pour manger un bout le soir et pour payer les tickets de bus mais pas un centime de plus. Le lendemain Kevin et Clément se chargent de la mission pendant qu’Alex reste tranquillement à l’hôtel. Nous revenons vers 15 h, l’estomac dans les talons. Une journée de perdue !


Nous mettons en place le plan pour demain, étant donné que nous devons rejoindre Simon au Nord du pays le 25 juin, nous n’avons pas de temps à perdre. Nous allons donc essayer de faire la même distance en deux jours que la plupart des gens font en trois. Dans le canyon, il y a des villages où on peut trouver hébergement et restaurant. Nous partons donc par l’Ouest en direction du village de Lluhar, une descente de plus de 1000 mètres nous attend ! Arrivés en bas, nous devons traverser la rivière Colca, celle qui a creusé le canyon. L’eau est turquoise ! En bas du pont on peut trouver des geysers de soufre, de l’eau chaude sort de la terre et file jusqu’à la rivière. Attention aux brûlures !

Vers midi nous arrivons à Lluhar, on remarque des champs entiers de cactus que les paysans cultivent pour leur fruit. C’est vrai que le climat est sec et ensoleillé ici ! Nous mangeons un sandwich et profitons des piscines d’eau thermale d’un micro-hôtel. Situées juste à côté du Rio Colca, l’eau est à 35°C. Nous avons une vue juste magnifique, le bonheur à l’état pur. Nos muscles endoloris par l’effort de la descente se détendent tranquillement.

Mais pas de temps à perdre, on n’est pas d’ici ! Beaucoup de voyageurs passent leur première nuit à l'hôtel mais il n’est que midi et nous voulons rejoindre la ville de Sangalle surnommée l’oasis. La route est longue : nous devons remonter environ 700 mètres de dénivelé, croiser quelques villages puis redescendre au niveau de la rivière à l’oasis. Le soleil à 14 heures est de plomb ! Nous sommes en nage ! Les villages croisés sont complètement déserts et nous avons déjà bu les 3 litres d’eau achetés à midi. Finalement nous trouvons un shop dans un village, rachetons de l’eau. (Petit souvenir de la plus belle jeune péruvienne croisée, en habit de BTP, au fin fond d’un village de quelques habitants… Pouah pouah pouah..) et repartons à l’attaque de la route. Vers 16 heures il fait déjà moins chaud et nous sommes cette fois-ci sur une route plate. Quelques kilomètres plus tard, sur des vues incroyables du canyon nous finissons par apercevoir Sangalle et on comprend pourquoi ce village est surnommé l’oasis. C’est une grosse tache de verdure parmi le reste, on aperçoit des palmiers et des piscines.


Cependant, il est en contrebas au bord du rio ce qui veut dire que nous devons redescendre les 700m de dénivelé de cet aprem. Il commence à faire noir quand nous traversons le pont et entrons dans le village. Maintenant nous comprenons pourquoi tout est vert ici. L’eau d’une cascade a été détournée et transportée dans des canaux qui parcourent tout le village. L’eau c’est la vie et voici un parfait exemple des miracles qu’elle opère.

En vérité ce village est essentiellement destiné aux touristes car il n’y a que des hôtels avec piscine ! Mais bon dieu comment font-ils pour avoir des piscines chaudes dans « un trou du cul du monde » comme celui-ci ? Ça doit consommer un max d’énergie tout ça ! Et bien pas du tout !!!

L’eau de la cascade qui parcoure tout le village est naturellement chaude ! Sans déconner ! Pas besoin de produit chimique et tout le tralala, il suffit de remplir et vider sa piscine chaque jour. L’eau est illimitée, gratuite et chaude ! C’est tout bénef.

Nous dormons tranquillement dans un hôtel pittoresque et repartons le lendemain matin frais comme des gardons ! On remonte en haut du village et longeons le canyon toujours vers l’Est. Cette partie du canyon est bien plus boisée. On traverse des bosquets et des petits cours d’eau asséchés. Cela contraste énormément avec la route d’hier qui est très désertique, à part des cactus rien ne pousse ! Du coup la marche est bien plus agréable. Vers 11 h nous arrivons à San Juan de Chuccho, le dernier village avant de commencer à remonter jusqu’en haut. On mange et essayons de repartir directement après car plus de 1300 mètres de montée nous attendent soit environ 5 heures de chemin ardu ! Nous traversons une dernière fois le rio Colca et débutons le chemin de retour. Enfin avant il nous faut payer le droit d’entrée du Canyon … A la base c’est un ticket qu’il faut payer à Cabanaconde mais vu son prix élevé, nous avons tenté de l’éviter en partant tôt le matin. Ah ah nous sommes en fin de voyage et l’argent commence à manquer pour certains, alors nous nous sommes dit qu’on pouvait peut-être se permettre de ne pas payer cette fois. A vrai dire nous nous sommes arrangés avec la contrôleuse en prétextant que nous n’avions pas assez d’argent pour payer les 70 soles (20 euros) chacun. Elle nous a alors donné les tickets pour sud-américain soit 40 soles (qu’elle a mis directement dans sa poche…) Il est déjà 14 heures et le soleil nous tape comme il faut sur la nuque. L’effort est intense mais nous avalons les 1300 mètres de dénivelé en 3 heures 30. Sur la route nous croisons un chien qui semble assoiffé ! Malgré tout il se relève et nous fait office de guide. Il est plus rapide que nous alors quand il ne nous voit plus, il s'assit tranquillement à l’ombre, nous attend et repart de plus belle quand nous l’avons rattrapé. Arrivé en haut du canyon, il court se jeter dans un ruisseau pour boire. Arrivé enfin à Cabanaconde, il nous abandonne pour suivre d’autres compagnons chiens. Merci pour ton aide camarade canidé !


Pour notre part on n’en peut plus ! Nous avons avalé en deux jours 30 kilomètres de route avec des dénivelés de malade, tout cela sous une chaleur impressionnante ! Nous passons une nuit dans l’hôtel où nous avions déjà séjourné et repartons pour Arequipa dès 7 heures le lendemain !

Quel rythme de fou ! Vers 15 heures nous y sommes et décidons de visiter en rapide la ville blanche. C’est à dire en quelques heures. On grimpe dans un taxi et allons manger pour 3 francs 6 sous au marché central.


Un plat avalé plus tard, on se dirige vers le centre-ville et notamment la Plaza de Armas très jolie ! Sur tout un côté est bâti la cathédrale de la ville. Un incontournable. Nous décidons de la visiter, cela est seulement possible avec un guide. A cause des tremblements de terre dus au volcan Misti situé juste à côté de la ville, la cathédrale a souvent été détruite. L’une des deux tours s’est même effondrée en 2001 à l’intérieur de l’église, mais elle a été reconstruite à l’identique.


L’intérieur est somptueux, l’orgue est le plus grand d’Amérique du Sud, le sol est recouvert de marbre, on y retrouve de nombreux objets en or ornés de pierres précieuses. La visite se termine par la montée sur le toit depuis lequel on a un bon aperçu de la ville et des volcans qui l’entourent.

Une autre visite très conseillée est celle du couvent Santa Catalina qui est le plus grand au monde, une véritable ville dans une ville. Malheureusement nous n’y avons pas mis les pieds. Nous nous sommes simplement baladés dans le reste de la ville qui est, il faut l’avouer, très charmante avec ses vieux bâtiments blancs. Ah si ! Nous sommes passés en coup de vent dans l’ancien couvent de la Recoleta juste avant sa fermeture. Ce qui nous attirait ici, c’est la vieille bibliothèque dotée de plus de 20 000 livres dont certain datent du 16ème siècle ! Le vrai cliché de la bibliothèque ancienne.

 

Bon à vrai dire, Arequipa aurait peut-être mérité qu’on s’y attarde plus longtemps mais bon c’est typiquement la ville qu’on croise dans chaque pays, chargée d’histoire, de belle architecture… On préfère prendre directement un bus de nuit pour Ica, une ville située en plein désert. Le soleil est à peine levé quand notre bus nous y dépose. Nous grimpons ni une ni deux dans un taxi direction l'oasis de Huacachina. L’endroit est situé au milieu d’immenses dunes de sable. Les habitants ont construit autour du petit lac tout ce qu’il faut pour satisfaire les touristes, à savoir des restaurants, des bars et des hôtels. Rien de plus. L’activité vedette ici c’est le sandboard et le buggy ! Le sable est si fin et les dunes si énormes qu’il suffit d’une planche de snowboard pour y glisser sans problème. Pour 6 soles nous louons des planches et grimpons-en haut d’une dune de plusieurs dizaines de mètres pour rider comme des pros ! Bon pas au début, mais on prend vite le coup de main. Les sensations sont garanties et à vrai dire on prend vite de la vitesse et on se fait peur ! Les chutes sont au rendez-vous ! À ne pas manquer ici, ce sont les tours en buggy, une sorte de prototype léger tout terrain. On file à toute allure dans les dunes et le chauffeur s’amuse à nous faire peur en prenant les pentes à vive allure ! On décolle et c’est énorme ! On plus de cela on nous amène à des spots pour faire du sandboard avant de contempler le coucher de soleil sur le désert. Tout est parfait, il fait chaud, il fait beau et le sable nous rappelle les belles plages Vendéennes qui nous manquent de plus en plus … Un bon endroit pour décompresser un peu. Bah quoi, c’est éprouvant un voyage pareil ! :D

 

La suite du voyage se situe à Lima, la capitale Péruvienne. Pour nous y rendre nous cherchons un bus à bas prix à Ica mais étrangement ceux-ci sont très élevés … Tout le monde, nous voyant hésiter, propose de nous emmener dans leurs taxis pour quelques euros de plus. Jusqu’à ce qu’un type, visiblement un chauffeur car habillé avec les couleurs de la compagnie, nous propose de monter dans le bus mais en passant par derrière… On le suit dans la rue et il nous dit d’attendre à la grille où les bus sont censés sortir du terminal. C’est très louche mais nous monterons bien dans un bus pour Lima à un prix défiant toute concurrence ! Il faudrait peut-être prévenir la compagnie que leur chauffeur se font des sous sur leur dos ah ah.

Lors du trajet de 7 heures, nous longerons la côte Péruvienne qui est très désertique. Du sable, de la terre, de la poussière, des maisons abandonnées. Bref rien de très attirant ! Et pourtant nous croiserons des tas de vignes, destinées à la production du Pisco, un alcool que nous avions découvert au Chili. Comment font-elles pour pousser au milieu de ce désert ? Au passage, on croise d’énormes bâtiments ressemblant à ceux destinés à l’élevage des poules. Trouver des œufs de poules élevées en plein-air ne doit pas être aisé par ici.

Nous arrivons le soir à Lima. Cette ville de 10 millions d’habitants, (soit pratiquement un tiers du pays), a été bâtie en pleine zone désertique. On la considère d’ailleurs comme la ville la plus étendue sur un désert. Le ciel est gris et apparemment c’est comme cela la moitié de l’année. Difficile à croire que Francisco Pizarro est trouvé l’endroit parfait pour y bâtir une capitale. D’après une légende, les Incas auraient fait croire à Pizarro que le lieu était propice pour y bâtir une ville. Mais 500 ans plus tard, cette mégalopole à de nombreux soucis comme l'approvisionnement en eau potable. Malins sur ce coup-là les Incas !

Comme d’habitude nous arrivons complètement à l’arrache dans la ville. Nous n’avons aucune idée où sont situés les hôtels pour backpacker, rien nada… On se dirige alors vers le centre historique mais (on aurait dû s’en douter) on ne trouve que deux hôtels avec des prix supérieurs à ce que nous avons l'habitude de voir. Bon ça revient à 8 euros la chambre avec petit déjeuner quand on y repense, ce n’est vraiment pas cher ! En faisant des recherches plus tard, nous nous apercevons que le quartier où se trouve tous les hébergements pas chers se trouve à Miraflores, à 8 kilomètres de là, vers la côte. Tant pis on est crevé, nous logeons à Lima House tenu par un Péruvien d'origine Chinoise très sympa ! La cuisine est à disposition et ça tombe bien, nous n’avons pas cuisiné depuis longtemps. Pour faire les courses, nous passons dans un grand centre commercial, comme chez nous. C’est fou de constater les différences énormes entre les gens de la ville et ceux des campagnes. Il y a vraiment un fossé. Même nous ça nous fait bizarre d’être là, pas forcément à l’aise …

Le lendemain, alors que nous souhaitons parcourir la ville, Kévin tombe malade ! Une bonne tourista comme il en a l’habitude mais version XXL ! Impossible pour lui de quitter de vue les toilettes (pas drôle du tout mais on se marre avec du recul !). Du coup on en profite pour ne rien faire de la journée et récupérer des infos pour nos prochaines destinations, donner des news à nos familles/copains.

A vrai dire Lima est une ville que nous avons un peu sacrifiée, puisqu’après quelques heures de visite du centre historique, nous continuerons vers une destination plus sauvage.

Nous nous sommes promenées autour de la place d’Armes, très jolie, bordée par la cathédrale que nous avons visitée et le palais du gouvernement. Nous avons également visité le couvent Saint François d’Assise ainsi que ses catacombes ! On vous le conseille vraiment car c’est magnifique. On a entendu dire que le quartier de Miraflores et la côte avec ses falaises sont très sympas aussi

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Palais de Lima
Église du couvent de Saint Francois d'Assise
 

Nous embarquons dans un bus de nuit direction Huaraz, capitale des treks dans la cordillère blanche. La ville est vraiment plus agréable et plus typique. Pour faire nos sandwichs, pas besoin d’aller très loin, vous marchez dans la rue et vous trouverez un vendeur de pains puis 50 mètres plus loin, des légumes ou du fromage pour trois francs six sous. Les femmes sont de nouveaux vêtues en tenues traditionnelles Andines, voilà le Pérou qu’on aime !

L’ambiance est sympathique, on croise de nombreux randonneurs en quête des sommets environnants qui sont recouverts de belles neiges éternelles. Ces sommets culminent pour la plupart à plus de 6 000 mètres... Située à cent kilomètres de la côte pacifique et longue de 180 km, la cordillère blanche constitue une barrière naturelle entre la côte désertique et le bassin amazonien.

Parmi les sommets de ce massif, certains sont particulièrement connus pour leur esthétique notamment l'Alpamayo et son sommet pyramidal glacé, parfois qualifiée de « plus belle montagne du monde » ou l'Artesonraju, l'une des montagnes citées comme pouvant avoir inspiré l'animation au début des films de la Paramount Picture. On retrouve ici également le plus haut sommet du Pérou, le Huascaran (6768 mètres).

Une multitude de treks sont empruntables à partir de Huaraz, certains pour un, trois ou même une dizaine de jours. Certains comme le Huayhuash sont considérés comme les plus beaux treks du monde. Notre ami Simon arrivant dans quelques jours à Trujillo, une ville située au Nord, nous ne pouvons nous attarder ici que trois jours. Ayant quitté l’Altiplano depuis un petit moment déjà, nous commençons par effectuer un trek d’acclimatation dans les environs.

Le trek de la Laguna Wilcacocha est facile et vous permet de monter sur la cordillère noire, une cordillère moins haute qui fait face à la blanche. Le principal atout de ce trek, c’est la vue sur les sommets enneigés une fois arrivés à la Lagune ! Magnifique !

Alors que nous avions choisi le chemin balisé pour l’aller, nous décidons de prendre un autre chemin pour le retour ! Ne jamais prendre deux fois le même chemin, toujours aller vers l'inconnu, c’est comme une philosophie...

Très vite le chemin que nous prenons disparaît, nous traversons simplement des champs, suivons des ruisseaux asséchés, … Nous sommes à flanc de colline et nous apercevons en bas la rivière, notre objectif. Petit à petit on se rend compte que la pente est bien trop importante pour simplement tirer tout droit vers le bas de la vallée. Le soleil brille, un petit vent nous rafraichit, il fait bon, on se sent bien. On croise des paysans qui surveillent tranquillement leur troupeau de vaches ou de moutons. Ils nous indiquent le chemin à prendre mais on se perd vite parmi les semblants de sentiers. Nous marchons mais nous ne parvenons pas vraiment à nous rapprocher du bas de la vallée et le temps passe, on se demande en blaguant si on rentrera avant le coucher du soleil. De plus, des plantes s’accrochent à nos chaussettes et nous piquent, ça commence à nous agacer. Dans une pente, Clément chute et se tord la cheville. Ce n’est pas la première fois, à vrai dire, les petites entorses du judo ont rendu ses chevilles aussi solides que du carton.. On finit par suivre tant bien que mal un lit de ruisseaux asséchés puis à reprendre un chemin qui nous amènera jusqu’à un pont. De là, nous ferons du stop jusqu’à ce qu’un collectivo nous ramène jusqu’à Huaraz. Une bonne journée tout de même !


Le lendemain, on repart pour aller voir le glacier Pastoruri situé à 5000 mètres d’altitude. Cette fois nous passons par une agence car le glacier n’est pas accessible sans. De plus nous avons pris un package pour aller voir la Laguna 69 le lendemain, ça nous reviendra moins cher. Nous avons 3 heures de routes en bus pour nous y rendre. Sur le chemin notre guide nous montre quelques sommets de la cordillère blanche dont certains portent mal leur nom car ils ne possèdent plus de neige éternelle. En effet à cause du changement climatique, la neige fond à une vitesse exponentielle. Et d’ici 10 à 20 ans, notre guide prévoit qu’il n’y aura plus de neige sur toute la cordillère. Le plus fou c’est qu’il nous annonce cela avec le sourire comme si c’était normal. Après un arrêt thé, nous quittons la route principale pour nous engouffrer dans une vallée. A l’entrée un grand panneau marqué “El valle del cambio climatico” (la vallée du changement climatique). Étrange. A haute altitude, la végétation qui s’installe est très particulière. Balayée par les vents et le froid, elle se fait rase, formant de vastes étendues de prairies. De ses herbes rases et touffes herbeuses, se distingue une plante qui ne passe pas inaperçue, la puya Raimondi. Vous n’aurez aucun mal à reconnaître les énormes boules de feuilles effilées et piquantes qui la composent. Elle pousse seulement à une altitude autour des 4000 mètres. Celle-ci s’élance dans les airs lorsque sa hampe florale commence à grandir, jusqu'à atteindre environ 10 mètres. Sa floraison peut mettre 70 à 100 ans à arriver… Oui c’est une plante qui sait se faire désirer. Autant dire que c’est un événement naturel plutôt rare, d’autant plus que quand celui-ci sera effectué, la plante mourra.


Nous continuons notre route en gagnant de l’altitude jusqu’à ce que notre bus ne puisse plus aller plus loin. La suite du chemin n’est accessible qu'à pied. Après 45 minutes, nous parvenons au pied du glacier pastoruri. C’est la première fois que nous en approchons un de si près. La couleur bleue est magnifique. Mais comme la plupart des glaciers de la planète, nous sommes conscients que cette vue est éphémère. Notre guide vient de nous apprendre que le glacier disparaîtra dans 5 ans. Seulement 5 ans ! Tout va si vite ! Le spectacle que nous avons devant les yeux, jamais nos enfants ne le verrons, même la plupart d’entre vous qui nous lisez… La nature nous offre des merveilles et nous les détruisons tous, petits à petits. Qu’allons-nous laisser à nos enfants ??? La planète est fragile. Le changement climatique est là et chaque jour notre voyage nous en fait prendre conscience.

Nous rentrons de cette journée l’air un peu morose … Mais prêts à enchaîner sur la journée du lendemain. La laguna 69 se trouve non loin du Huascaran, le sommet le plus haut du Pérou. Le 31 mai 1970, un violent tremblement de terre de magnitude 7,8 a causé l'éboulement d'une énorme quantité de granit et de glace dans des lacs qui se trouvaient à proximité du glacier. Le débordement des lacs a provoqué la formation d'une lave torrentielle qui a enseveli dix villages et une grande partie de la ville de Yungay. 18 000 à 22 000 personnes ont été tuées dans l'une des pires catastrophes naturelles que connut le Pérou. Il n'y eut que 400 survivants. La ville a été ensevelie par une coulée de glace et de roches d'une épaisseur de 12 à 30 mètres qui a dévalé dix kilomètres en trois minutes.

Autant vous dire que nous surveillons la montagne d’un œil attentif lors de notre approche.

Après quelques heures de route en collectivo et des arrêts sur des lagunas splendides, nous devons marcher pendant 3 heures selon certains pour atteindre la laguna à 4600 mètres d’altitude. Le paysage est magnifique, des prairies où broutent quelques vaches, les immenses parois des montagnes qui nous entourent, des cascades, … La montée est un peu rude mais nous avons vu pire et nous nous rendons en haut en moins de 2 heures. Une fois là-haut, c’est un spectacle grandiose. Une superbe lagune aux eaux turquoise comme jamais ne on en avait vu, entourée de glaciers. Vraiment superbe. Il y a peu de mots pour décrire une telle beauté ! Franchement c’est l’un des plus beaux paysages du Pérou à coup sûr ! Après la pause déjeuner, nous quittons à contrecœur ce lieu mais le sourire aux lèvres en souvenir de cette beauté.

Le soir alors que nous rentrons à notre hôtel, nous croisons par hasard Axel, entouré d’écolières. Incroyable ! Nous l’avions rencontré à Rurrenabaque en Bolivie ! Celui-ci nous explique qu’il a fait du bénévolat dans une école de Huaraz pendant une semaine et que c’est son dernier jour. Il nous donne rendez-vous ce soir dans un restaurant pour qu’on discute. Quelques heures plus tard nous le retrouvons, partageons un repas puis le suivons jusqu’à un bar où nous rejoignons d’autres bénévoles issus de différentes nationalités. Le mojito ne coûte que 2 euros 50, pourquoi s’en priver ? Nous finirons la nuit dans les discothèques du coin… une soirée plus que mémorable, hein les gars ? ahah

Le lendemain, Clément se réveille en sursaut, notre bus part dans 15 minutes ! Vite il faut faire son sac, sauter dans le premier taxi et prendre notre bus ! Tout ça n’est pas facile avec une grosse gueule de bois, heureusement qu’on sait gérer ce genre de matin (chut). Mais par miracle alors que nous n’avions aucun espoir, le bus est encore là et nous attend impatiemment. Ouf, ni une ni deux nous nous installons et entreprenons de finir notre nuit bien courte !

 

Notre destination est Trujillo, 3 -ème ville du Pérou, qui possède des ruines très intéressantes. Mais c’est surtout dans cette ville que nous sommes censés retrouver Simon, qui a passé un bout de temps en avion pour nous rejoindre depuis la France. Le soir nous allons le retrouver au minuscule aéroport de Trujillo. Ah ça fait plaisir de voir cette trogne !!! Lui est crevé ! Bon on prend une petite bière pour fêter ça puis on va se coucher. Le lendemain, journée off, on se repose. Axel nous contact car il a perdu son manteau durant la soirée et n’a plus de carte bancaire. Mon dieu les effets de la boisson... Il nous demande si on peut le dépanner en argent, bien sûr dans ces cas-là la solidarité entre voyageurs est sacrée. Il nous rejoint alors à Trujillo sans savoir qu’il passera une dizaine de jours avec nous…

A Trujillo deux anciennes civilisations pré-inca ont vécu. La civilisation Moche entre 100 et 700 apr. J.C et Chimu entre 900 et 1470 apr J.C. Ils ont laissé sur le territoire des constructions notables comme la Huaca del Sol y de la Luna deux énormes pyramides en adobe (les fameuses briques, mélange de terre argileuse et paille). Elles sont visitables et bien que très éprouvées par les épreuves du temps permettent encore d’observer de belles peintures murales. Juste à côté, il y a un musée qui accueille divers éléments de la civilisation. Moche, mais surtout des poteries d’une qualité comme on en a jamais vu ! Franchement ça vaut le coup.


La Huaca Del Sol, enfin ce qu'il en en reste

Sinon vous pouvez aussi visiter Chan Chan, la citadelle des Chimù considérée comme la plus grande cité en adobe du monde. Comme quoi cette région du Pérou n’est pas très fréquentée, car des écoliers qui visitent l’école sont très étonnés de nous voir et prennent des photos avec nous.



La suite ? On visite rapidement le centre-ville de Trujillo qui possède quelques vieilles bâtisses de l'époque coloniale. Par contre, on a vraiment galéré à trouver des restaurants pour manger ! Un soir, on demande à un taxi s’il connaît un restaurant pas très cher. Celui-ci nous embarque dans son taxi et nous emmène assez loin du centre-ville. Il nous dit alors de faire attention car les rues ne sont pas sûres pour nous, étrangers. Il nous fait un peu flipper mais nous emmène devant un resto improvisé en bord de route. Bon allez on y mange, on tente de remercier le taxi en lui tendant une pièce mais celui ne veut rien savoir et refuse, c’est cadeau. Ils sont vraiment sympas les Péruviens ! Finalement nous rentrons vivants.

 

Bon nous continuons notre voyage au Pérou en nous enfonçant un peu plus vers l’Est dans une zone entre la montagne et la forêt Amazonienne. Chachapoyas est notre lieu de pied à terre. On vient de se taper 12 heures de bus de nuit inconfortable, il est 6 heures du matin. Si nous allions faire un trek de 6 heures aller-retour pour visiter une forteresse perchée à 3200 mètres d‘altitudes ?! Vamos à Kuélap ! Ah ah pauvre Simon, il va en bouffer du trek ! Toujours accompagnés d’Axel, nous grimpons dans une voiture-taxi qui nous dépose au bout d’une heure dans un petit village situé à 1800 mètres. De là, il nous faut parcourir 9 kilomètres et grimper 1200 mètres de dénivelés ! C’est éprouvant mais nous y arrivons. Nous décidons de déjeuner au pied de la forteresse, des bons sandwichs improvisés après notre passage au marché de Chachapoyas ce matin. On enchaîne sur la visite du site de Kuelap. Un petit cours d’histoire s’impose. Chachapoyas à défaut d’être la plus grosse ville du coin, est le nom d’une tribu pré-inca qui vivait dans la région. On les surnommait les guerriers de nuages parce que leur cité culmine à 3200 mètres d’altitude et offre une vue stratégique sur toute la vallée. On a l’impression de frôler les nuages. Le mur d’enceinte atteint par endroits 20 mètres de hauteur et fait tout le tour. Et une fois à l’intérieur, la surprise est totale car la citadelle est très vaste et comprend pas moins de 400 édifices. On estime à 708 000 m3 le volume de pierres utilisées pour construire l’enceinte de Kuélap. C’est 3 fois le volume de la pyramide de Khéops en Egypte.

Après cette visite, on comprend tout à fait pourquoi on surnomme l’endroit “le Machu Picchu du Nord”. Le lieu est bien moins connu du grand public mais attire de plus en plus de touristes. C’est pourquoi le gouvernement a lancé des gros travaux de réhabilitation.

Bon ce n’est pas l'tout mais il nous reste 9 km de descente à faire hein ! Autant vous dire que nous avons tous piqué du nez à peine rentré dans la voiture. (Vidéo à l’appui par Alex).

A notre hotel, Kévin avait à peine lancé le film que Simon dormait déjà.


Le lendemain nous comptons aller voir la cascade de Gocta. Celle-ci est une chute coupée en deux parties dont la hauteur totale fait 771 mètres ! C’est la cinquième plus haute du monde. Pour s’y rendre il faut prendre un colectivo qui vous dépose sur le bord de la route. De là il faut attendre que quelqu’un veuille bien vous emmener jusqu’au village qui est situé à 5 kilomètres à pied de la chute. La chute est si grande qu’on l'aperçoit à plusieurs kilomètres. A mesure que nous nous approchons nous ne voyons plus que la seconde partie qui fait tout de même 560 mètres. Au pied de celle-ci, le souffle incroyable de la chute nous empêche d’avancer mais pas question de se mettre sous le jet. Un touriste y est mort l’année dernière.

Il commence à se faire tard alors nous rentrons. Au village nous embarquons dans le même taxi que quelques heures plus tôt mais cette fois-ci nous sommes 9. Alex, Axel et Simon loge dans le coffre. Pas de soucis. Il nous dépose sur la route et nous faisons du stop mais personne ne s’arrête. Nous comprenons vite que nous devons nous séparer. Axel est pris en premier, puis Kévin et Alex. Quant à Clément et Simon ils seront pris alors qu’il fait déjà noir. Une fois rentrés à Chachapoyas, nous filons à notre hôtel, récupérons nos affaires et nous dépêchons d’attraper un bus en direction de Chiclayo. La nuit passée dans le bus, nous patientons tranquillement jusqu’à prendre un taxi rudement négocié jusqu’à Piura dans le nord. A Piura, nous mangeons puis prenons un collectivo en direction de Mancora, notre destination finale. La route est défoncée et le collectivo très inconfortable, tout autour de nous n’est que désert de roche. C’est fou les changements de paysages en si peu de temps, de désertique, à la montagne en passant par la végétation Amazonienne, décidément on en prend plein la gueule.

 

Nous nous sommes pressés à arriver à Mancora pour une seule raison. Faire la fête ! C’est l’anniversaire de Clément le lendemain et Mancora est populaire pour ses plages. Mais aussi, ses restaurants, ses bars, ses discothèques. Bref c’est l’endroit parfait pour prendre le temps, se reposer, se détendre. Ce que ne nous tardons pas à faire, direction la plage pour une baignade ! Les vagues sont puissantes, le soleil se couche alors que des colonies de pélicans rentrent à leurs nids et au loin des frégates plongent du ciel en piqué pour attraper du poisson. En plus de cela nous avons une piscine à notre hôtel, pour 5 euros la nuit avec petit dèj, c’est donné. Si vous avez faim, c’est 6 soles (1.5 euros) le menu au marché et vous pouvez trouver des petits restaurants à 8 soles dans le centre. Bref difficile d’exploser notre budget de ce point de vu là. On a aussi craqué pour une petite boulangerie qui faisait des biscuits sablés succulents à un sole (0,25€).

La bière coule à flot mais pas que … papy Robert (grand père d’Alex) nous a envoyé un cadeau rapporté par Simon, une bouteille de Trouspinette ! Ce qui est drôle, c’est que nous l’avions mis au frais dans le frigo de notre hôtel quand une Française toute contente viens nous demander si elle nous appartient. Elle était Vendéenne et voulait bien goûter au nectar ah ah. Bien entendu, on aura calotté le saint-graal de la boisson vendéenne tous ensemble, sur la plage, en regardant le coucher de soleil !

Au détour d’un croisement, on tombe sur un français avec qui on a fait la fête au Chili et en Bolivie ! Il est ici avec ses deux frangins. “Mais tu es ici depuis combien de temps ?” “Depuis plus d’un mois…” bloqués par l’ambiance de la ville et ses soirées arrosées, les 3 frangins s’amusent et passent du bon temps… Excellent !


En parlant de soirée arrosée, une histoire plutôt drôle nous est arrivée… Enfin plus particulièrement à Kévin ! Le soir de l’anniversaire de Clément, bien entendu, on n’a pas fait semblant et on a terminé dans un bar au bord de la plage. Dans la journée, nous avions nettoyé nos chaussures de trekking (ça commençait vraiment vraiment à piquer le nez), et on les avait tous les 3 alignées dehors, au soleil, devant notre chambre. Le lendemain midi, quand on se lève, Alex chausse sa paire de Salomon toute propre, tout content. Kévin, tel un petit enfant le jour de Noël, se lève et souhaite faire de même. A cette heure-là, l’alcool bu dans la soirée est encore bien présent… Stupéfait ou bien encore saoul de la veille, Kévin nous appelle pour qu’on constate de nous-même. Les Salomons trekking orange de Kévin ont disparu !!! Cela pourrait arriver partout… mais cette fois-ci le voleur a pris soin d’échanger les siennes contre celle de Kévin, en y réinsérant les chaussettes de Kévin à l’intérieur. Même si ce n’est pas très cool, on éclate tous de rire, et encore plus quand notre bon vieux camarade s'aperçoit que la pointure est parfaitement ajustée à ses pieds ! Heureusement que nous sommes à 15 jours du retour officiel en Espagne et que le copain relativise bien. Une histoire bien drôle, surtout quand on imagine le Péruvien marcher avec les salomons, et voir Kévin se balader en Adidas de contrefaçon !! Quelle rigolade...


Nous passons quelques jours de détente à Mancora avant de continuer notre voyage vers l'Équateur, notre dernier pays. Il nous reste seulement 15 jours avant notre vol de retour en Espagne. Axel part de son côté, on aura vraiment apprécié sa compagnie et on espère le recroiser en France un jour. (ce qui arrivera puisqu'il est passé nous voir en Vendée après son périple!)

 

Il est temps de dresser un bilan du Pérou, un pays qui nous en aura fait voir de toutes les couleurs. Énormément de choses nous aurons plu. D’abord on tient à souligner l'extrême gentillesse des habitants, toujours prêts à s'asseoir à côté de toi et à discuter de tout et de rien. Ils sont très ouverts d’esprit et nous ont posé beaucoup de questions sur notre mode de vie, en France et pendant notre voyage. Un pays agréable à visiter, des endroits peu fréquentés à explorer, des zones touristiques remarquables, bref une destination qui plaira à chacun d’entre vous ! On recommande la nourriture, l’une des plus diversifiée du monde, et la bière, plutôt bon marché ;)


Alex, Kévin et Clément - Trip'lets Tour du monde









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